Situé à Savigneux, sur la route de Rancé, Saint-Pierre de Montberthoud, ancien monastère d’obédience bénédictine fut fondé vers 940 par des moines détachés de l’abbaye de Cluny.
Guichenon, historien du 17ème siècle, a écrit « Montberthoud est la maison ecclésiastique la plus ancienne de Dombes ».
Vers 1097, une longue liste de donations faites au prieuré par les seigneurs des alentours a été établie : villages, fermes avec les rentes qui en dépendent, bois, prés, terres, pâturages, mas, vignes….
Montberthoud connut une grande prospérité au cours du Moyen-Age étendant sa juridiction sur de nombreuses paroisses dombistes et bressanes et percevant les dîmes (impôt versé à l’Eglise, prélevé sur les récoltes) de 18 églises (Cortel ( ?), Saint Didier de Renons, Fareins, Montmerle, Montceaux, Ouroux, Chanteins, Ambérieux, Savigneux, Mont-Bertol (?), Saint-Germain, Juys, Saint-Didier de Formans, Sandrans…).
Il y avait un four, trois moulins et une étable dans laquelle se trouvaient 2 ânes, 19 bœufs, 5 vaches, 2 truies, 110 oies. Au monastère, l’aumône et l’hospitalité étaient pratiquées (en un an 17 000 pauvres avaient pu être secourus).
Le nombre de religieux était considérable « douze et quinze religieux présidaient autrefois et desservaient une quinzaine de paroisses voisinant leur prieuré. Il faut ajouter à ce nombre quelques simples frères s’occupant des différents services de la maison et des travaux agricoles : ils étaient eux-mêmes secondés par quelques ouvriers du voisinage ».
Un évènement religieux fit parler de Montberthoud en 1158 : il accueillit les reliques de Saint Taurin (premier évêque et évangélisateur d’Évreux) parties de Gigny détruite par un incendie pour rejoindre Lyon.
A la fin du 12ème siècle, au commencement du 13ème, les abbés de Cluny avaient peine à garder la grandeur du prieuré qu’ils entourèrent de murailles fortifiées pour le préserver des pillages des seigneurs des alentours.
Il commence à décliner pendant la Renaissance, saccagé pendant les Guerres de religion. Vers 1568, ses religieux se réfugient à Cluny chassés par les fanatiques huguenots qui pillaient églises et maisons le long de la Saône de Lyon à Thoissey.
Il est dit, dans un procès verbal de 1601, « qu’il y avait à Montberthoud un prêtre résident et un sacristain…et qu’il s’y faisait une aumône depuis la Saint Michel jusqu’à la Saint Jean, tous les dimanches ».
Malgré une période de redressement au 18ème siècle, Montberthoud ne retrouva jamais sa splendeur et son rayonnement d’antan. Les terres furent louées et vendues et les bâtiments disparurent peu à peu.
La copie des livres saints représente une des activités à la fois spirituelle et artistique des moines.
La vie religieuse dans un prieuré
Un prieuré est un couvent tenu par un prieur, nommé, le plus souvent par l’abbé de l’abbaye dont il dépend.
Le prieur veille au bon déroulement de la vie religieuse, il administre les biens et défend les droits de son couvent. Disposant d’un sceau, il conclut des actes et perçoit des revenus (domaniaux, seigneuriaux et paroissiaux). Il se comporte comme un seigneur et exerce certaines justices.
Aux 11ème et 12ème siècle, à l’intérieur du monastère, l’office est régulièrement célébré, de nuit comme de jour. Les moines, particulièrement les clunisiens, chantent quotidiennement les heures (psaumes avec antiennes, hymnes, oraisons) et ceux d’entre-eux qui sont prêtres disent la messe (basse) dans des chapelles. Par la suite on note un certain relâchement dans les petits prieurés. Les heures sont simplifiées et abrégées.
Dans la première moitié du 15ème siècle, les jeunes moines sont souvent incapables de participer aux célébrations parce qu’inaptes à la lecture et aux chants.
La charité est l’un des devoirs les plus urgents des prieurs ainsi que l’hospitalité. Globalement, même si l’aumône est faite convenablement, dans les petits couvents, la fonction charitable est souvent difficile à assumer, surtout l’hospitalité, en raison de leurs difficultés financières. En 1300, par exemple, Montberthoud n’accorde l’aumône que deux fois par semaine.